Frescaty BA-128. SAISON 3 Episode 2



LE CEP m'a permis de pratiquer plusieurs techniques photo, ce qui m'ouvrira, plus tard, une porte. Nous verrons.
A coté du labo où je développais l'E6, il y avait la partie tirage couleur.
Je dois avouer ne plus me souvenir du matériel présent.
Deux agrandisseurs, c'est sûr, dont j'ai oublié marque et modèle, mais, étant donné la taille des négatifs potentiellement à tirer, ils devaient être de la classe des Laborator 1000 ou même, 138 de chez Durst.
Il y avait une machine à développer le papier en continu, d'une belle largeur, dont la partie "au noir" donnait coté box d'agrandisseur.
Les armoires étaient bien pourvues en matériel, essentiellement 24x36, Nikon, et, je crois, un Mamiya C33x. Mais pas sûr.

Une autre petite pièce, près de l'entrée était intéressante.
Elle était REMPLIE de diapositives, négatifs et tirages de tous les modèles d'avions imaginables depuis la première guerre mondiale.
Pour le passionné d'aviation que j'étais (et que je suis resté), c'était la caverne d'Alibaba. J'ai eu l'autorisation d'aller y passer un peu de temps pour regarder les archives. A coté des MIG soviétiques , j'ai trouvé des négatifs de P51 mustang, B52, Skyraider et même P38 sous la cocarde Française (surement en Afrique du Nord). J'ai eu le privilège d'en faire quelques tirages. Une merveille.
J'espère que toutes ces archives n'ont pas été jetées lors de la fermeture de la base.

Il y avait sur la base, un hélicoptère "pot de fleur" que je voulais aller voir de près. Je me suis mis d'accord avec l'adjudant du labo pour "monter" un reportage autour de ce Sikorsky. Cela fera l'objet d'un autre épisode dédié à cette grosse machine.

Je suis donc parti, avec Yann, un Nikon F2AS chacun, un gros flash et nous avons photographié ce gros insecte sous toutes les coutures, entrant à l'intérieur, s'installant à la place de l'équipage, tout cela sous la neige et les regards intrigués des militaires qui nous voyaient depuis leur bureau, à coté.

Ces photos seront ensuite tirées au labo noir et blanc et affichées au CEP.
Je viens de découvrir sur internet que cette machine a été sauvegardée !

Petite mésaventure dont je me souviens :
Après plusieurs semaines de permanence, j'en avais assez, et je demande un "départ avancé". Cela consistait à demander à quitter la base le vendredi à midi, plutôt qu'à 17h. Ce qui allonge un peu le week-end. Un RTT avant que cela n'existe. Refusé par le Capitaine.
Et là, erreur. Je suis parti quand même. Cela aurait pu passer inaperçu (il n'y a pas d'appel dans les service). Mais, manque de chance, cette semaine là, le labo couleur avait tiré un gros paquet de 13x18 représentant une grande fresque installée dans le bâtiment du Général (elle y est toujours, ne passant plus par les portes !).

Ces tirages devaient être intégrés à une invitation à une cérémonie quelconque.
Dans l'après-midi du vendredi, alors que j'étais dans le train, les tirages étaient introuvables !
Panique dans le service, les invitations devaient être faites au plus vite.
Tous le monde cherche, et il est décidé de fouiller les chambrées des appelés (coupables tout désignés !). Et c'est là que l'on découvre mon absence. Heureusement, je n'en savais rien à ce moment là.
Dans le train du dimanche soir, un copain m'apprend la nouvelle. J'ai senti alors que le retour allait être difficile.

Le lundi matin, je suis convoqué par le Capitaine. Il n'y aura pas de fouille, ils avaient retrouvé les tirages entre temps. Le Capitaine m'a donc demandé où j'étais le vendredi après-midi, et il était inutile de mentir. J'étais parti, malgré son refus à ma demande de départ avancé. Il m'a fermement sermonné et m'a dit que j'allais être sanctionné. Le tarif était 4 jours de trou.

J'ai répondu "A vos ordres mon Capitaine"
"Rompez" a-t-il dit, j'ai salué, fait un demi-tour réglementaire et j'ai quitté son bureau, pas fier.

J'ai donc découvert ce "trou". En réalité une vraie petite prison à l'arrière du bâtiment des gardes à l'entrée de la base, à gauche. Une cour grillagée au ciel, et une dizaine peut-être de cellule autour. La cellule, 2m x 2 m, une porte métallique qui ne reste pas fermée (décidément) un petit lit de 0,60 m pas douillet.
"Faire du trou", c'est en fait circuler normalement sur la base du lever au coucher, aller travailler, déjeuner et diner au Mess, mais passer la nuit dans la cellule. Pas méchant, par rapport à la nuit passée en manœuvre dans la tente SAGA à plappeville par - 15°C ou dans le blockhaus du centre de com'.
Sur le moment, c'est un peu contrariant, mais avec le recul, ce n'était pas bien grave. J'avais désobéi à un ordre, j'en payais le prix. Point.

C'est comme cela dans la vie aussi finalement...

 Aujourd'hui il n'y a plus dans le couloir du CEP que le fantôme de l'aviateur de permanence.
Nikkormat FT2, 20 mm Nikkor, pose longue.

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