De Grâce, arrêtez avec la dynamique !

De plus en plus souvent, je remarque une véritable obsession, sinon, une phobie, du manque de "dynamique" de l'appareil photographique...
"J'en ai marre de cramer les hautes lumières, je vais changer d'appareil, celui de chez Olympax est mieux". C'est ce que j'entend souvent.

[Mode ennervé ON]
Parmi ces paniqués de la dynamique, un certains nombre, trop jeunes peut-être, n'ont jamais utilisé un reflex "argentique". Ou ils sont victimes du trop efficace marketing. Ou les deux.
C'est bien dommage.
Ils sauraient qu'une diapo (pas ce que vous voyez en réunion, qui est un "ppt", mais un bout de pellicule qui était projetée au mur, avec un projecteur à diapo), Kodachrome, la référence, avait une latitude de pose de 4 IL. Ou 4 diaph. Pas plus.
La méthode du vénéré Ansel Adams, dédiée au Noir & Blanc tiré à la main, présentait une latitude de 9 IL (Cette méthode, hyper contraignante, s'appelait "Zone System"). Elle était ce que l'on pouvait faire de mieux, avec un négatif monochrome.
Un négatif couleur de bonne qualité pouvait "titrer" environ 6IL. Pas plus, et souvent pas autant.

Un S5pro est qualifié de 9IL en jpeg et de 11 IL en Raw et plus (jusqu'à 13, selon les protocoles de tests, tous un peu différents).
Les concurrents récents sont sur ses talons. Trés prés.
Alors, qu'est ce que ce délire avec les capteurs numériques ?

J'ai un peu l'impression que vous regardez plus les histogrammes que les photos sur le dos de votre appareil ? Non ?
Vous faites un slideshow de ces courbes peut-être, au lieu d'agrandir en 30x40 vos images et les accrocher dans votre salon ?
Arrêtez de vous masturber l'esprit et regardez l'image, que diable !
Une dynamique équivalente à notre oeil est un leurre. Un moyen de vous fourguer des appareils chers, et, si possible celui qui deviendra indispensable sous peu, le format Full Frame, ou FX (comme cela, on viendra vous expliquer en plus, que vos optiques APS-C ne conviennent pas !)
[mode ennervé OFF]

Les capteurs sont encore loin de rivaliser avec nos yeux, qui, constamment, corrigent leur ouverture pour vous permettre de ne pas être aveuglé.
Cependant, regardez ci-dessous :


L'appareil ?
heu, un Canon G7.
Sa dynamique ?
Je ne sais pas.
L'histogramme ?
Je ne l'ai pas regardé. Je ne les regarde jamais.

Je peux vous dire que le soleil tapait dur, et que l'ombre était fraiche. De toutes manières, la photo est faite, donc, cette courbe.....
Ce que j'ai vu à l'oeil était trés proche de cela.
Si j'avais visualisé les zones "cramées" comme vous dites, l'écran aurait sûrement clignoté sur le chemin blanc et les pignons des premières maisons, et alors ?
Y a-t-il besoin de contrôler l'expo à ces endroits ?

Alors, calmez vous (comme moi !) et réfléchissez.
Faites des images, tirez les, et ARRÊTEZ de regarder ces saletés d'histogrammes !!
Excusez-moi, je ne m'énerve pas, j'explique...
Avant que ces histogrammes ne nous soient imposés, il y avait les courbes sensitométriques. Celles-ci permettaient, je simplifie, de départager les différents films, en terme de définition, saturation, dominante, etc, etc.
Les personnes qui faisaient ces courbes, et ceux qui les décortiquaient étaient des matheux, pas des photographes...
Mais comme ces courbes n'apparaissaient pas au dos de l'appareil, les photographes ne s'en préoccupaient pas... Il savaient juste que le Kodachrome était imbattable en contraste et que le Perutz-chrome était verdâtre.
Et puis, rappelons qu'aprés avoir déclenché, et expédié la bobines chez Kodak, il fallait attendre 10 jours pour voir son travail... La reflexion était donc requise, surtout avec une latitude de 4 diaphs !...

A+ pour les résultats du Quizz....

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