Retour en arrière.
Je n'ai pas la prétention de tout connaître du marché de la photographie depuis 20 ans, mais ayant commencé à pratiquer cette activité aux alentours de 1978, j’ai certains souvenirs précis de cette époque. Cela permettra de mettre en lumière (pour un blog sur la photo, c’est tout indiqué), les différences avec l’ère numérique d’aujourd’hui. Je ne vais pas non plus raconter ma vie, rassurez vous ! Quel était donc le marché à ce moment là ? J'ai commencé à faire des photos "sérieuses" avec un Canon Dial 35-2, trouvé dans une valise perdue à Orly, qui était devenu le mien, après un an et un jour ! J'ai encore cet appareil, qui est devenu très recherché. Il faut dire que son look le faisait ressembler à un téléphone (d'où le nom "Dial"). C'était vers 1978-79.
Mon Dial 35-2. Il était motorisé !
Avant, j’utilisais un horrible Kodak 110 surement offert pour ma communion … Ce n’était pas un appareil photo, sans commentaire. Assez rapidement, le demi-format du dial (négatifs 18x24 sur film 135) m’a parut un peu juste. Un appareil révolutionnaire était sorti peu de temps avant. C'était le Canon AE-1 !

Un Canon AE-1 avec un superbe 135 2.5 SC, malheureusement inutilisable aujourd'hui sur du numérique

J’ai longtemps patienté avant de pouvoir me l’offrir. Avec son 50 mm 1,8 de base. Il était révolutionnaire à plus d’un titre. Il était le premier appareil de série à intégrer un « ordinateur », assurant le calcul de l’exposition, puisque c’était un appareil automatique !! Le prédécesseur chez Canon était l’increvable FT-b, que j’achèterais d’ailleurs plus tard, entièrement mécanique et seulement semi-automatique. Petit arrêt sur ce point. Aujourd’hui, tout le monde à oublié ce qu’est un appareil semi-automatique ! C’est un appareil sur lequel le photographe doit choisir vitesse ET ouverture de diaphragme, en faisant coïncider deux aiguilles, la lumière agissant sur l’une d’entres-elles, grâce à une cellule photo-électrique. Il y avait aussi la version "centrage d'aiguille". Il suffisait de positionner l'aiguille entre + et - en agissant soit sur la bague des ouvertures (sur l'objectif, bien sûr) et/ou le barillet des vitesses (ou la bague). Ci-dessous, le viseur d'un Nikkormat : Rien ne vient déranger le cadrage, n'est-ce pas ? L'attention n'est pas attiré par le nombre de photos réalisées, leur taille, la couleur de la lumière ou je ne sais quoi. La vitesse et l'ouverture (non visible ici, mais présente en haut, reflétée depuis la bague de l'objectif) et c'est tout ! N'oublions pas le télémètre à coïncidence et le stigmomètre, deux dispositifs de mise au point aujourd'hui complètement oubliés... Quant aux appareils manuels, il ne disposaient même PAS du tout de cellule… Les marges du viseur était VIDES !! Pour compléter l’AE-1, j’ai, quelques années plus tard, acheteé le très évolué A1. Celui-ci disposait du double automatisme (priorité vitesse et priorité ouverture) et du mode programme. Notons qu’à l’époque, le terme « PASM » n’existait pas. Notons aussi que Chasseur d’Images, magazine assez jeune (premier numéro sur papier recyclé avec le numéro de juillet/aout 1976), tirait à boulets rouges sur les appareils « électroniques », qui étaient sensés être peu fiables, compliqués, inutiles. Ils ne juraient que par la superposition d’aiguilles, adorant les Nikon F2, canon F1 et autres Fujica ST601, Minolta SRT 101, etc,etc. L’AE-1 avait la mauvaise idée de ne pas fonctionner sans pile … Qui, aujourd’hui pourrait imaginer un appareil qui fonctionne sans pile ? Après quelques années (vers 1982 environ), l’envie m’est venue de « revenir » aux appareils mécaniques ( !!). J’ai revendu mon AE-1 et mon A1 et ai acheté un Nikkormat FT2 d’occase, dans un magasin magique . Installé vers le kinopanorama, à Paris, ce magasin était pour moi vraiment magique. Le propriétaire, passionné, pouvait rester des heures à parler photo. Il ne vendait que de l’occasion, des trois marques Nikon, Canon, Hasselblad). Ses tiroirs étaient pleins de boitiers de nikkormat et de F2, le rêve ! Mais sa passion ne devait pas être la compta, puisqu’il a disparu sans laisser de traces mi-80, environ. Ensuite, un Nikon FE est venu accompagner le « Nikkormat », avec un 20mm 3.5, et un 105mm 2,5. J'ai revendu le FE, je n'ai jamais pu revendre le Nikkormat... Après, après, je suis devenu photographe de studio. Chambre 4x5 (négatifs de 10.2 x 12.5 cm !) et 13x18, Sinar et plaubel. Flashs Balcar, projos Cremer. Je n’ai plus fait de photo en dehors du studio. Ou juste pendant les vacances. Des années d’abstinence en quelque sorte ! Je ne suivais pas l’actualité, gardant toujours mes vieux nikon. Je n’ai pas vu arriver l’autofocus. Ni les prémices du numérique. Ni le mode « PASM ». Je n’achetais plus de magazine ! Le MaViCa étaient une curiosité, je préférais le Walkman, du même fabriquant d'ailleurs... Et puis un jour, bien plus tard, j’ai découvert Ebay ! En 2003. J’ai vu un Zorki 4K. Je voulais m’en payer un chez « muller » Rue des plantes, mais c’était cher en 80 (800 Frs, si je me souviens bien).

Premier achat sur Ebay !
J’ai acheté le Zorki, qui venait d’Ukraine (logique) pour 40 euros. Et j’ai commencé à acheter des appareils anciens et à m’en servir ! Bref, le virus n’était qu’endormi… Je suis venu au numérique pour photographier les appareils que je ne voulais pas garder, et que je revendais sur Ebay. L’argentique n’était en effet pas adapté à ce travail. Mon premier appareil fut un « Premier » (justement), acheté aux USA pour 100 euros.
Pas terrible, capricieux, mais finalement adapté à ce que je faisais. Des petites photos pour mes annonces Ebay, rien de bien dur. Je l’ai gardé un an et l’ai revendu (sur Ebay !) pour acheter (chez Pixmania) un Kodak. Pourquoi un Kodak ? Parce que je considérais alors l’appareil numérique comme, par nature, un appareil « compact ». Et Kodak en faisait de bons. Cependant, j’ai fais quelques belles photos avec ce kodak, donnant raison à Ken Rockwell qui dit tout le temps « camera does not matter » (l’appareil n’a pas d’importance).

Mon fils shooté au Kodak. Qui a dit qu'on ne pouvait pas faire d’instantanés ?

Je l’ai gardé assez longtemps pour passer au reflex avec un Olympus E-300. Pourquoi Olympus ? Parce que je n’aime plus Canon depuis que j’ai vendu mon AE-1 ( !!) et que Nikon, qui est ma marque préféré depuis que j’ai acheté un nikkormat, était encore trop cher !!!! Après avoir acheté un Canon (oui, je sais, c'est un Canon, mais c'est en souvenir des GII et GIII !) G7, l’Oly a de moins en moins servi, les résultats du G7 étant bluffants. A droite, détail du travail de l'olympus E-300,

A gauche, le Canon G7...

Pour finir avec ma petite histoire, j’ai revendu mon Oly en Novembre 2008, et ai acheté, d’occasion (pas sur Ebay !), un Fuji S5pro. Pourquoi Fuji ? Parce que basé sur un Nikon D200 et équipé d’un capteur de fou. Tout dernièrement, un nikon (enfin) D40 est venu l’accompagner, acheté pour son zoom 18-55, pour 220 euros, encore sous garantie !!! Sur Ebay, aussi. J’ai la joie et le bonheur d’utiliser en 2009 mes 20 AI et 105 AI de 1980 sur le S5pro en auto priorité à l’ouverture !!! Trop fort Nikon ! Quand on pense à Canon qui a lâchement abandonné ses fidèles utilisateurs en 1986 en passant de la monture FD à l’EF et en n’assurant pas la compatibilité …. Nous verrons ensuite, ce que le numérique à changé, pour moi ….et surement pour vous aussi !

Commentaires

  1. Anonyme3:56 PM

    Ce serait bien de pouvoir zoomer les photos que tu présentes.

    Signé : un frustré.

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