CE QUE LA PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE A CHANGÉ (PART I) :
L'ombre de l'abbaye du Mont-Saint-Michel sur la baie


En terme de prise de vue, ce n’est pas la notion de gratuité qui, pour moi, est le plus grand changement depuis l’argentique.

Cela l’est d’autant moins que, ancien photographe de studio, j’ai toujours réfléchi avant de tirer ( !). Un plan-film n’est pas gratuit. Un rouleau de Kodachrome ne l’était pas non plus (70 Frs les 36 poses en 64 ASA en 1985 !).

Mais je reparlerais de cela plus tard.

Non, un des plus grands changements est peut-être la notion de « balance des blancs automatique ».


Petite explication pour les nouveaux venus :

Quand vous regardez une feuille de papier, que ce soit à l'extérieur (au soleil, à l'ombre), à la lumière d'un tube fluo, ou même à celle d'une bougie, vous la voyez toujours blanche. Pourquoi ? Car vos yeux sont reliés à votre cerveau, qui, si tout va bien, "sait" que c'est une feuille blanche et l'interprète comme tel. Un film argentique n'a pas de cerveau et voit la "vraie" couleur de la feuille, c'est à dire changeante en fonction de la lumière qui la frappe. Rappelons que la couleur d'un objet est dûe à la lumière qu'il réflechi. Un objet bleu est bleu, en lumière solaire, car il renvoi les rayons lumineux bleus. Si la lumière n'est pas blanche, les rayons qu'il renvoi ne sont pas bleus.... Vous suivez ?


En argentique, surtout en inversible, faire une photo autrement qu’en « lumière du jour » assurait d’avoir une dominante, quelque fois impossible à rattraper.

Le plus courant étaient les prises de vues effectuées à la lumière des lampes à incandescence, qui , sur film « lumière du jour » donnait des photos jaune-orangées. Style Rembrandt.

Il existait bien un filtre de compensation bleu (Référence Wratten 80), mais ce n’était pas très pratique. Mais les sources de lumières sont variées, et une photo prise dans une ambiance « tube fluos » était impossible à filtrer.

Aujourd’hui, grâce à la balance des blancs, il n’y a même plus de question à se poser.


Eclairage: Tube Fluorescent !


Dans 99% des cas, la photo est propre, sans dominante excessive. En tout cas, très facile à rattraper, avec un logiciel aussi simple et gratuit que Picasa (utiliser la pipette magique !).

En négatif, il y avait moins de problème, le filtrage s’effectuant au tirage.

Mais encore une fois les éclairages exotiques (vapeurs de mercure des réverbères, fluo, etc) ne pouvaient pas être rattrapés.

Cette caractéristique est fondamentale et la plupart des photographes d’aujourd’hui n’en est même pas conscient, puisque qu’ils sont venus à la photo « grâce » au numérique !

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