Un petit article historique...

Cela vous fera du bien, en oubliant un peu vos appareils informatiques aux dynamiques délirantes et aux fonctions infinies.

"Back to the Basics" !

Nous allons parler de la société ARGUS. Totalement inconnue en Europe.
Et pourtant.
C'est peut-être cette entreprise qui fît basculer les USA vers le format 24x36 mm...

Voyons, voyons :



AU DEBUT ETAIENT LES RADIOS ....


Les origines :


L'idée d'un appareil photographique utilisant le film cinématographique de 35 mm de large date du début des années 20. C'est effectivement Oscar Barnack, de la société E.Leitz qui conçut un appareil petit, léger, fiable et de grande qualité, utilisant ce format. L'appareil, le Leica I, fût présenté à la Foire de Leipzig en 1925. Ce fût un choc pour le monde des photographes de l'époque. Parsemé de boutons, disques et autres leviers, cela ne ressemblait à rien de ce qui se faisait. Les appareils courants étaient en effet de grosses chambres encombrantes dont le format minimum était 9x12 cm !! Le Leica, quant à lui, tenait dans une poche !
Mais, son gros handicap était le prix. De l'ordre de 200 $, ce qui lui interdisait une grande diffusion.

Au début des années 30, cette curiosité Européenne attira l'attention de Charles A. Verschoor, un homme d'affaire Américain, lors d'un de ses voyages en Europe.

Cet homme avait créé la société « International Radio Corporation » en 1931, et fabriquait des radios. Son usine était située à Ann Arbor , dans l'état du Michigan (à 45 miles à l'ouest de Detroit, la capitale de l'automobile).
Un de ses premiers modèle fut la « Kadette ». Une petite radio fonctionnant aussi bien sur courant continu qu'alternatif, et ceci sans transformateur. Il faut préçiser qu'a l'époque, les foyers Américains étaient alimentés curieusement par les deux types de courant électrique, d'où l'intérêt de la formule !

Elle était révolutionnaire aussi du point de vue esthétique, étant fabriquée en bakélite(1), matière relativement nouvelle à l'époque pour les radios.


Revenons à notre Kadette. Elle était moulée par la société Chicago Molded Products Co. pour IRC. Elle connût un immense succès dès le départ, rapportant beaucoup d'argent à M. Verschoor. Mais un problème se posait à M. Verschoor: l'optimisation de la production. En effet, aux Etats-Unis à cette époque, la vente de radios était très liée à la météo. C'était bien avant l'invention de l'air conditionné et dés les premiers beaux jours, les Américains passaient tout leurs loisirs à l'extérieur, n'allumant plus la radio qu'ils avaient écouté tout au long des durs mois hiver. Les radios ne se vendaient donc que durant la période la moins clémente de l'année. Il fallait que M. Verschoor trouve un moyen d'occuper ses ouvriers durant les mois les plus chauds... Avec un produit facile à fabriquer, vendu à bas prix et utilisable quand le soleil était là !

L'Amérique commençait tout juste à pratiquer la photographie amateur, mais à l'aide d'appareils « box », genre Kodak Brownie ou Univex A, aux performances moyennes. C'est alors que M. Verschoor repensa à son voyage en Allemagne...

(1) Bakélite :
Mise au point par Léo BEAKELAND. Ce belge d'origine, fils de cordonnier, quitte Gand pour New-York, où il est embauché comme chimiste. En 1893, il met au point un papier pour le tirage photographique. La photographie étaient en effet sa passion (en plus de la chimie, bien sûr). Ce papier appelé VELOX, était révolutionnaire et se développait en lumière artificielle. KODAK, grand dénicheur de bonnes idées, lui racheta le brevet plusieurs millions de dollars ! Léo, désormais riche, rentre en Belgique, et peut alors reprendre ses expériences sans souçis de rentabilité... En 1906, il obtient un mélange synthétique, résistant aux solvants et à la chaleur. Il l'obtient par condensation du phénol avec le formol. La couleur obtenue est le noir. L'inventeur baptise sa découverte d'un nom inspiré du sien, "Bakélite". Cette découverte révolutionnera l'industrie. La bakélite est en effet facile à mouler suivant toutes les formes, est un isolant électrique excellent et résiste à la température. Son seul défaut est d'être cassante, bien que solide.
Notons que tous les fabricants de TSF parviennent à produire des produits dérivés qui permettent quelques nuances de couleurs, limitées. La marque Philips mit d'ailleurs au point un dérivé qu'elle baptisa "Phillite"...


Vous aurez la suite plus tard... Il faudra revenir !

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