Suite (et fin) de mes Aventures chez "Central-Color"
Une fois à la table, équipé du set de filtres Kodak, il s'agissait de déterminer la dominante de la bande test.
Un tirage est toujours "dominé", lors du premier tirage.
La diapo ou le négatif, en fonction de leurs marques, des conditions d'éclairage de la prise de vue, du lot de papier de tirage, de l'âge des bains (bien qu'ils soient régulés), tous ces paramètres font qu'une dominante est forcément à corriger.
Et là, deux cas de figures, tirages d'aprés négatif ou tirage d'aprés positif (diapo).
Dans le cas d'une diapo, si l'on détecte une dominante bleue (par exemple), il faut enlever du bleu. Comme il n'y a par de filtre bleu dans la tête de l'agrandisseur, il faut plutôt mettre sa couleur complémentaire, le jaune.
En effet, + jaune = - bleu
Idem pour le magenta, couleur complémentaire du vert,
Et le Cyan, qui est la couleur complémentaire du rouge.
Toute la complexité réside dans l'appréciation du nombre de point à retirer/ajouter. 10 points se voient, 3 sont plus subtils. Il faut calibrer son oeil, opération qui prend quelques mois de pratique.
Pour ce qui est du temps de pose, un papier pour tirer une diapo s'éclaircit avec la pose. S'il est trop clair, il faut diminuer la pose. Notons que le Cibrachrome (principal papier utilisé à l'époque, mais plus produit depuis 2012) nécessitait des poses pouvant dépasser plusieurs minutes.
Dans le cas d'un négatif, c'est bien sur l'inverse !
Trop de jaune ? on AJOUTE du jaune.
Trop de Rouge ? on ENLEVE du Cyan (la couleur complémentaire) ce qui revient à AJOUTER du rouge.
Quant à la pose, plus le papier est exposé, plus il fonce. Un tirage trop clair doit donc cette fois être "posé" plus longtemps.
La journée se passait donc a effectuer des bandes tests et ensuite, à appliquer les corrections jusqu'au tirage "def" (Définitif). La classe et l'expérience permettaient de "tirer def avec un seul test".
Il m'est arrivé de tirer en 13x18 (la taille la plus petite, facturé par Central), des négatifs de vacances d'employés de gros groupes. Ces négatifs étaient du "110", venant d'appareils dits "pocket". Pire que du jetable !
La taille du négatif était de 13x17 mm !
Mais ces commandes étaient aussi bien traitées que les 24x36 ou les 4x5' (4x5 inches soit des films de 10 x 12,5 CM !!).
Puisque je parle format, voici un lien qui permettra aux curieux de découvrir la multitude de format de film qui existait "au temps de l'argentique" :
FORMATS
Nos agrandisseurs DURST étaient de belles machines, seulement arrêtées quelques fois par le ruban ressort qui aidait la tête dans ses déplacements. Ce ruban, qui ressemblait à un gros ressort de pendule ancienne, finissait par se fendre. Il fallait alors faire venir un technicien Durst pour le changer. Je crois me souvenir qu'un jour, un de ces rubans avait cédé, pour la plus grand frayeur du tireur ! Un ressort de ce type qui casse est terriblement dangereux...
Voilà, en gros, ce qu'était le quotidien d'un Tireur-Filtreur chez Central-Color, dans les années 80.
Un tirage est toujours "dominé", lors du premier tirage.
La diapo ou le négatif, en fonction de leurs marques, des conditions d'éclairage de la prise de vue, du lot de papier de tirage, de l'âge des bains (bien qu'ils soient régulés), tous ces paramètres font qu'une dominante est forcément à corriger.
Et là, deux cas de figures, tirages d'aprés négatif ou tirage d'aprés positif (diapo).
Dans le cas d'une diapo, si l'on détecte une dominante bleue (par exemple), il faut enlever du bleu. Comme il n'y a par de filtre bleu dans la tête de l'agrandisseur, il faut plutôt mettre sa couleur complémentaire, le jaune.
En effet, + jaune = - bleu
Idem pour le magenta, couleur complémentaire du vert,
Et le Cyan, qui est la couleur complémentaire du rouge.
Toute la complexité réside dans l'appréciation du nombre de point à retirer/ajouter. 10 points se voient, 3 sont plus subtils. Il faut calibrer son oeil, opération qui prend quelques mois de pratique.
Pour ce qui est du temps de pose, un papier pour tirer une diapo s'éclaircit avec la pose. S'il est trop clair, il faut diminuer la pose. Notons que le Cibrachrome (principal papier utilisé à l'époque, mais plus produit depuis 2012) nécessitait des poses pouvant dépasser plusieurs minutes.
Dans le cas d'un négatif, c'est bien sur l'inverse !
Trop de jaune ? on AJOUTE du jaune.
Trop de Rouge ? on ENLEVE du Cyan (la couleur complémentaire) ce qui revient à AJOUTER du rouge.
Quant à la pose, plus le papier est exposé, plus il fonce. Un tirage trop clair doit donc cette fois être "posé" plus longtemps.
La journée se passait donc a effectuer des bandes tests et ensuite, à appliquer les corrections jusqu'au tirage "def" (Définitif). La classe et l'expérience permettaient de "tirer def avec un seul test".
Il m'est arrivé de tirer en 13x18 (la taille la plus petite, facturé par Central), des négatifs de vacances d'employés de gros groupes. Ces négatifs étaient du "110", venant d'appareils dits "pocket". Pire que du jetable !
La taille du négatif était de 13x17 mm !
Mais ces commandes étaient aussi bien traitées que les 24x36 ou les 4x5' (4x5 inches soit des films de 10 x 12,5 CM !!).
Puisque je parle format, voici un lien qui permettra aux curieux de découvrir la multitude de format de film qui existait "au temps de l'argentique" :
FORMATS
Nos agrandisseurs DURST étaient de belles machines, seulement arrêtées quelques fois par le ruban ressort qui aidait la tête dans ses déplacements. Ce ruban, qui ressemblait à un gros ressort de pendule ancienne, finissait par se fendre. Il fallait alors faire venir un technicien Durst pour le changer. Je crois me souvenir qu'un jour, un de ces rubans avait cédé, pour la plus grand frayeur du tireur ! Un ressort de ce type qui casse est terriblement dangereux...
Voilà, en gros, ce qu'était le quotidien d'un Tireur-Filtreur chez Central-Color, dans les années 80.
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