"On ne peut pas viser, avec un écran".

Trompe l'oeil dans l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Canon G7, sans flash (surtout PAS de flash !)

C'est ce qu'affirmait un de mes collègues, la semaine dernière. Tout est parti d'un autre collègue jouant avec un Nikon compact. Et cela a démarré, dans le genre, discussion de comptoir :

- on peut pas faire une photo en regardant l'écran !

- on voit rien !

- c'était mieux dans un viseur !

- etc,

- etc.

Le bouquet, c'est la réflexion du propriétaire de l'appareil, sûr de lui (il est toujours trés sûr de lui, pour tout) :

"Maintenant, de toute façons, avec les appareils numériques, on ne sait plus ce que l'on photographie vraiment "(??).

Je ne vois pas ce que le numérique a changé là-dedans. Son appareil part-il faire des photos sans lui ?


Remettons les choses à leurs places :
L'appareil qui a déclenché cette intéressante discussion est un compact.
L'ancêtre de ce genre d'appareil, du temps de l'argentique, s'appelait un .... compact.

Vous souvenez vous, se souviennent-ils, de ce qu'était un compact argentique, il y a ..... 7 ou 8 ans ?

Un appareil, en plastique, avec un zoom assez peu puissant, peu lumineux, un flash d'opérette, et un viseur se résumant en un trou, dans un coin, fermé par deux lentilles. souvent en plastique.
Comme le viseur n'était pas dans l'axe, il y a avait une "erreur de parallaxe" qui faisait que ce que l'on y voyait n'était pas vraiment ce qui se trouverait sur le film. Des cadres brillants étaient sensés aider au cadrage, surtout pour les sujets proches, en montrant, à peu prés, la zone réellement photographiée.
Les compacts évolués, disposaient de viseurs "couplés" au zoom, dont le grossissement variait donc.
C'est vrai, c'était trop cool.

Maintenant, un compact numérique c'est un appareil en plastique, avec un zoom moyennement puissant, quelquefois stabilisé, rarement lumineux, un flash poussif, et pas de viseur. Mais un écran dorsal qui affiche ce que voit le capteur, et donc, ce qui sera vraiment sur le film.

Pardon, dans le fichier !

En fait, ils ont raison, on ne "vise" pas sur un écran externe. On "cadre".
C'est vrai que c'est impossible d'utiliser cela pour composer.
Les caméras de télévision en sont équipées depuis 40 ans. C'est pour cela que les émissions sont si tartes...

Encore un fois, résistance au changement.

Les appareils moyen-format, dans lesquels la visée s'effectuait par le dessus (viseur capuchon), non contents d'être approximatifs, se permettaient, en plus, d'inverser droite et gauche (l'image n'était pas "redressée"). Jamais, cela ne leur a été reproché. Il faut dire que les photographes qui utilisaient ce genre d'engins savaient ce que viser et cadrer voulait dire....

ATTENTION : je n'ai pas dit qu'un écran dorsal était mieux qu'un viseur. Les viseurs de mes reflex sont incomparablement plus confortables.

Mais il s'agit là d'une autre catégorie. Comparons ce qui est comparable !

D'ailleurs, on ne vise pas (encore) sur le dos de tous les reflex et RIEN n'a changé, non plus, dans leurs viseurs , sinon, les affichages, qui se sont adaptés à la nouvelle technologie.

Au moins eux, ils s'y sont adaptés ....

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