Les CANONFLEX, les victimes du "F" !

Vignes, Aube, 1980. Kodachrome réalisé lors de mon "étape 2", avec un Canon AE-1 et un mauvais zoom Tokina, achetés lors de "l'étape 1".

Les quatre états d'un photographe :

Ce post traite des quatre états, ou étapes par lesquelles, théoriquement, un photographe est sensé passer. Quand je dis "photographe", c'est bien d'un utilisateur d'appareil photo dont je parle, pas d'un possesseur de téléphone. D'autres étapes ou sous-étapes peuvent exister !

Première étape :

La personne est fortement attirée par la photo. Elle dévore littéralement tous les magazines qu'elle peut acheter, se délectant des tests d'appareils et de tous les articles contenus dans ces magazines. Analysant attentivement des images fortement zoomées (comme il ne fera jamais), pour départager les différents objectifs. De plus, aujourd'hui, Internet fournit un volume d'information encore augmenté à ingurgiter. Avec leur lot de matraquage publicitaire.

Le sous-stade suivant est l'achat du fameux appareil, vraisemblablement doté de tout ce qu'il faut pour réussir, et assurément cher.
Le second sous-stade est l'achat d'un objectif complémentaire, sûrement cher, lui aussi, et dont l'usage réel n'a même pas été étudié, l'achat seul étant important. (nombre d'objectifs macro ne sont utilisés que quelques fois dans ce mode rapproché, la macro étant TRES difficile à maîtriser).
La plupart des personnes en restent là, ou "boucleront" sur ce processus, en achetant bientôt un autre appareil, puis un autre...
Elles sont et seront satisfaites d'un appareil cher, que finalement, elles ne maitriseront jamais vraiment. Leurs photos ne seront pas meilleures qu'avec un appareil d'entrée de gamme, puisque, disons le tout de suite, la photo n'est pas le fruit d'un appareil, mais d'un oeil humain.


Seconde étape :

C'est maintenant le moment pour le sujet de s'attacher à la technique. C'est là qu'il devrait apprendre la signification et les effets d'une ouverture de diaphragme, d'une vitesse d'obturation, de la profondeur de champs, de la règles des tiers, etc, etc.
c'est aussi à ce moment là que les magazines sont un tout petit peu délaissés pour les livres d'art. Ils permettront au futur photographe de, peut-être, trouver son style. Au minima, cela lui permettra d'assimiler les bases de la composition de l'image. Les visites d'exposition photo sont d'une grande aide, ainsi que les expositions de peinture classique.
Petite précision, le numérique a quelque peu occulté cette partie technique, puisque les modes "PASM" comme ils disent dans les magazines, assurent des photos bien exposées, sans réfléchir...


Troisième étape :

Après plusieurs années, le photographe considère que la technique peut être oubliée, pour devenir un reflex, un automatisme.
Seul le résultat compte. Résultat obtenu avec n'importe quel appareil. C'est à peu prés à ce moment là que le photographe a vraiment prit conscience que son cher appareil n'est qu'un outil. Et qu'il peut faire une photo avec n'importe quel outil, le résultat émotionnel (s'il existe) étant le même. Il peut certes y avoir des différences de qualité, mais ce n'est pas (plus) le débat.

Quatrième étape :

Après des années de technique oubliée, de tests, et d'essais, le photographe a théoriquement trouvé, développé sa personnalité photographique, ou abandonné la photo depuis la première étape aprés l'achat de son premier ou nième appareil.

C'est l'époque du "back to the basics", le "retour aux sources".
Il redécouvre la technique en l'appliquant à l'élaboration de ses images.
L'appareil n'a toujours pas vraiment d'importance. Il y a de fortes chances pour qu'il soit simple, fiable et contrôlable en tous points. Il peut être cher, aussi.

Et vous, où en êtes-vous ?

Autoroute A6, Aire de repos d'Epoisses, km 221, 2007. Minolta 350 SI, négatif Carrefour, scanner Nikon.