LA SOCIETE :
Univex camera corporation n'a jamais été très bien considérée par l'industrie photographique Américaine.
Il faut dire que tout ce qu'elle fit, était pour le moins non orthodoxe !
La société fut fondée le 26 janvier 1933, à New-York.
Les propriétaires étaient un ancien banquier, Otto Wolff Ghitens, et un assureur Jacob J. Shapiro, n'ayant pas la moindre idée de ce qu'était un appareil photo. Cela donna de curieux appareils. Citons les A, Buccaneer, Corsair, Duovex, Iris, Roamer, Stere-All, Twinflex, Uniflex, Uniflash, Zenith et bien sur, le Mercury.
Cependant ces curieux appareils étaient d'excellente qualité, et proposaient de non moins excellentes prestations, par rapport à la concurrence. Univex avait trouvé comment vendre moins cher ses appareils que Kodak, Argus et consort, en utilisant un film au conditionnement particulier, vendu dans le circuit Univex !
Univex a aussi produit de nombreuses caméras de cinéma, de grande qualité, dont la Cinemaster II. A noter que cette caméra est très petite, elle n'a rien à envier aux caméras vidéos numériques actuelles, en terme de taille, tout au moins !
L'APPAREIL :
Le Mercury :
L'ignorance des propriétaire en matière d'appareil photo fit qu'ils mirent au point un appareil original, utilisant des solutions techniques que personne n'aurait jamais oser utiliser !
Il faut rendre hommage à l'ingénieur en chef, George Kende, au talent indéniable.
Ce premier Mercury s'appelait Model I ou CC et fut présenté en 1938.
Le point central de la conception de ce Mercury était son obturateur rotatif. Ce concept était largement utilisé dans les caméras de cinéma, domaine dans lequel Univex était présent, depuis 1936.
Cet obturateur était constitué de deux disques, effectuant un tour en 1/10 sec. Le temps de pose était réglé en modifiant la largeur d'une fenêtre, en forme de part de tarte, en faisant glisser un disque par rapport à l'autre.
Les vitesses obtenues étaient comprises entre 1/20 et 1/1000 sec (précisément T,B,1/20,1/30,1/40,1/60,1/100,1/300,1/1000sec !) , et ceci, en utilisant un seul ressort. De plus, le temps de pose était très préçis.
Le laboratoire d'essai d'Harvard conclut que cet obturateur était bien supérieur à ceux équipant les Contax et Leica !!!
La forme particulière de l'ensemble d'obturation a nécessité une forme de boîtier un peu spécial, avec une sorte de crête (ou de demie lune), au dessus du viseur. Les designers l'utilisèrent pour y apposer deux tableaux, pour calculer la profondeur de champ. L'utilisation de ces tableaux n'était d'ailleurs pas si simple ! Les photos ci-dessous sont celle d'un Mercury II, mais les tableaux et l'obturateur étaient identiques sur le premier modèle.
Autre conséquence de cet obturateur, la fenêtre livrée à la lumière était trop étroite pour couvrir un format 24 x 36. C'est pourquoi le Mercury était un demi-format, produisant des négatifs 18x24, verticaux.
Cette partie en saillie semble d'ailleurs bien étroite par rapport au reste. Par contre, la forme arrondie du boîtier, le déclencheur placé dessus, dans une cuvette faisait beaucoup plus "pro" que les Argus et autres Kodak du moment. Les commandes de l'obturateur ont dues être disposées sur l'avant de l'appareil, de part et d'autre de l'objectif. Celui de gauche (vue de face), permettait d'armer l'ensemble, celui de gauche, de régler (après armement surtout !), la vitesse d'obturation. Finalement cet emplacement imposé regroupe les commandes de manière élégante et moderne. Il utilisait un film particulier, le Universal # 200.
Le manque d'expérience dans la fabrication d'appareils photographiques de précision et une main d'oeuvre peu expérimentée devait être compensée par une conception trés modulaire et un assemblage simple. En cela, le Mercury était extrêmement bien pensé. L'ensemble obturateur n'utilisait qu'un ressort, contre au moins quatre pour un obturateur à rideau !
Cependant, il manquait au Mercury un télémètre, de vraies vitesses basses et un posemètre intégré. Encore une fois, Univex fît de ces inconvénients, des atouts (!), en concevant non moins de deux griffes porte accessoires sur le dessus de l'appareil, pouvant recevoir, justement, une large gamme d'accessoires, dont un télémètre et un posemètre à extinction, tout cela vendu en option, bien sûr.
De plus ces accessoires étaient eux-mêmes équipés de griffes sur le dessus, permettant de les empiler .... Un levier d'armement assez compliqué permettait d'armer l'appareil trés rapidement, à la cadence d'une vue par seconde, selon les publicités de l'époque.
La deuxième griffe porte accessoire disposait d'une fonction qui ne deviendra courante que prés de trente ans plus tard. La synchronisation du flash !
Le premier appareil à en disposer, après le Mercury, était le Kine EXAKTA, un 35 mm à obturateur focal. Il était apparut six ans après l'invention des ampoules de flash...
Univex alla encore plus loin, en concevant une torche comportant un contact au centre du sabot, rendant inutile le câble. Cette griffe prit ensuite le nom de "hot shoe".
Les constructeurs allaient bien vite copier cette idée, avec, dans l'ordre, Perfex, Argus (avec le C4), et Stereo Realist. Finalement, tout le monde dota ses appareils de "Hot shoes".
L'objectif était un Tricor 35 mm, f/2.7, monture à vis. Deux autres objectifs sont cités, des 75 et 125 mm, semble-t-il peu vendus et donc, introuvables aujourd'hui.
Le Mercury I coutait 25 US$, soit environ 1500 US$ aujourd'hui !
Capitalisant son produit, Univex lança en 1939, une seconde variante du Mercury, atteignant cette fois 1/1500 de seconde, surclassant même le Contax II !!!
L'objectif devint un 6 éléments, ouvrant à f:/2.
Son prix était cette fois de 65 US$. Peu furent construits, a priori moins de 3000...
Ils sont trés rares aujourd'hui.
Le défaut du Mercury était d'utiliser un film spécifique, fabriqué par un fournisseur étranger (Agfa-Gevaert, Belgique). Cela permettait certes de fournir des films court, permettant de produire 18 ou 36 poses, qui était le nombre courant de photos que l'on faisait à l'époque.
Mais quand la guerre éclata et que la Belgique se retrouva sous le joug Allemand, les Mercury se retrouvèrent sans film. Univex réagit trés vite et se mit à vendre des cartouches rechargeables à l'aide de film 35 mm du commerce. Cependant, les clients avaient été un peu échaudés, et étaient devenus plus rares. Il faut les comprendre !
Les contrats consentis par le gouvernement durant le conflit (6 millions de dollars), permirent à la firme de survivre et même de présenter un nouveau modèle, la guerre terminée.
Le modèle CX, aussi appelé Model II, fut lancé en 1945.
Très semblable au modèle I, mais légèrement plus gros, puisque utilisant enfin des cartouches standart 35 mm. L'objectif était un 35 mm f/2.7 ou f/3.5, traité. Il était vendu 65 US$ en 1945, et fut mal acceuilli par le public, en grande partie à cause du prix trois fois plus élevé que le premier modèle. Il pouvait recevoir les mêmes accessoires que le premier modèle, sauf le levier d'armement rapide. Remarquons l'incroyable système de "calcul" de l'exposition, placardé sur son dos. Il permettait de paramètrer l'heure, la saison, le type de photo, la météo, et, finalement, la sensibilité du film. Aprés tout cela, le couple vitesse/ouverture était affiché.... Autre temps !
Cependant, la firme ne survécut pas trés longtemps. L'acceuil mitigé du public pour le Mercury II était une raison, mais citons aussi les 2 millions de dollars investis dans le développement imparfait du Minute 16 et d'un phonographe automatique, ni l'un ni l'autre n'ayant été rentable !
C'est d'ailleurs amusant de voir que ce Minute 16 est aussi recherché aujourd'hui !
La société fut mise en faillite le 16 Avril 1952...
Les Mercury d'aujourd'hui fonctionnent, généralement, encore trés bien. L'obturateur est rarement en panne. A condition de bien changer la vitesse APRES avoir armé l'obturateur, comme sur beaucoup d'appareils anciens.
Seule, la mise au point peut s'avérer difficile (graisse séchée).
Quant à la carrosserie, l'aluminium massif a tendance à ternir un peu.
L'utilisation d'un polish léger, genre Mirror, permet de lui rendre un brillant étonnant.
Quant à la cuirette, elle est presque toujours intacte, brillante et non décollée...
En Europe, il est assez rare, quoique bien représenté sur les sites d'enchères.
Dans son pays d'origine, il faut compter prés de 30 $ de port par avion, pour le faire expédier des USA, à prendre en compte lors d'une enchère !
Univex camera corporation n'a jamais été très bien considérée par l'industrie photographique Américaine.
Il faut dire que tout ce qu'elle fit, était pour le moins non orthodoxe !
La société fut fondée le 26 janvier 1933, à New-York.
Les propriétaires étaient un ancien banquier, Otto Wolff Ghitens, et un assureur Jacob J. Shapiro, n'ayant pas la moindre idée de ce qu'était un appareil photo. Cela donna de curieux appareils. Citons les A, Buccaneer, Corsair, Duovex, Iris, Roamer, Stere-All, Twinflex, Uniflex, Uniflash, Zenith et bien sur, le Mercury.
Cependant ces curieux appareils étaient d'excellente qualité, et proposaient de non moins excellentes prestations, par rapport à la concurrence. Univex avait trouvé comment vendre moins cher ses appareils que Kodak, Argus et consort, en utilisant un film au conditionnement particulier, vendu dans le circuit Univex !
Univex a aussi produit de nombreuses caméras de cinéma, de grande qualité, dont la Cinemaster II. A noter que cette caméra est très petite, elle n'a rien à envier aux caméras vidéos numériques actuelles, en terme de taille, tout au moins !
L'APPAREIL :
Le Mercury :
L'ignorance des propriétaire en matière d'appareil photo fit qu'ils mirent au point un appareil original, utilisant des solutions techniques que personne n'aurait jamais oser utiliser !
Il faut rendre hommage à l'ingénieur en chef, George Kende, au talent indéniable.
Ce premier Mercury s'appelait Model I ou CC et fut présenté en 1938.
Le point central de la conception de ce Mercury était son obturateur rotatif. Ce concept était largement utilisé dans les caméras de cinéma, domaine dans lequel Univex était présent, depuis 1936.
Cet obturateur était constitué de deux disques, effectuant un tour en 1/10 sec. Le temps de pose était réglé en modifiant la largeur d'une fenêtre, en forme de part de tarte, en faisant glisser un disque par rapport à l'autre.
Les vitesses obtenues étaient comprises entre 1/20 et 1/1000 sec (précisément T,B,1/20,1/30,1/40,1/60,1/100,1/300,1/1000sec !) , et ceci, en utilisant un seul ressort. De plus, le temps de pose était très préçis.
Le laboratoire d'essai d'Harvard conclut que cet obturateur était bien supérieur à ceux équipant les Contax et Leica !!!
La forme particulière de l'ensemble d'obturation a nécessité une forme de boîtier un peu spécial, avec une sorte de crête (ou de demie lune), au dessus du viseur. Les designers l'utilisèrent pour y apposer deux tableaux, pour calculer la profondeur de champ. L'utilisation de ces tableaux n'était d'ailleurs pas si simple ! Les photos ci-dessous sont celle d'un Mercury II, mais les tableaux et l'obturateur étaient identiques sur le premier modèle.
Autre conséquence de cet obturateur, la fenêtre livrée à la lumière était trop étroite pour couvrir un format 24 x 36. C'est pourquoi le Mercury était un demi-format, produisant des négatifs 18x24, verticaux.
Cette partie en saillie semble d'ailleurs bien étroite par rapport au reste. Par contre, la forme arrondie du boîtier, le déclencheur placé dessus, dans une cuvette faisait beaucoup plus "pro" que les Argus et autres Kodak du moment. Les commandes de l'obturateur ont dues être disposées sur l'avant de l'appareil, de part et d'autre de l'objectif. Celui de gauche (vue de face), permettait d'armer l'ensemble, celui de gauche, de régler (après armement surtout !), la vitesse d'obturation. Finalement cet emplacement imposé regroupe les commandes de manière élégante et moderne. Il utilisait un film particulier, le Universal # 200.
Le manque d'expérience dans la fabrication d'appareils photographiques de précision et une main d'oeuvre peu expérimentée devait être compensée par une conception trés modulaire et un assemblage simple. En cela, le Mercury était extrêmement bien pensé. L'ensemble obturateur n'utilisait qu'un ressort, contre au moins quatre pour un obturateur à rideau !
Cependant, il manquait au Mercury un télémètre, de vraies vitesses basses et un posemètre intégré. Encore une fois, Univex fît de ces inconvénients, des atouts (!), en concevant non moins de deux griffes porte accessoires sur le dessus de l'appareil, pouvant recevoir, justement, une large gamme d'accessoires, dont un télémètre et un posemètre à extinction, tout cela vendu en option, bien sûr.
De plus ces accessoires étaient eux-mêmes équipés de griffes sur le dessus, permettant de les empiler .... Un levier d'armement assez compliqué permettait d'armer l'appareil trés rapidement, à la cadence d'une vue par seconde, selon les publicités de l'époque.
La deuxième griffe porte accessoire disposait d'une fonction qui ne deviendra courante que prés de trente ans plus tard. La synchronisation du flash !
Le premier appareil à en disposer, après le Mercury, était le Kine EXAKTA, un 35 mm à obturateur focal. Il était apparut six ans après l'invention des ampoules de flash...
Univex alla encore plus loin, en concevant une torche comportant un contact au centre du sabot, rendant inutile le câble. Cette griffe prit ensuite le nom de "hot shoe".
Les constructeurs allaient bien vite copier cette idée, avec, dans l'ordre, Perfex, Argus (avec le C4), et Stereo Realist. Finalement, tout le monde dota ses appareils de "Hot shoes".
L'objectif était un Tricor 35 mm, f/2.7, monture à vis. Deux autres objectifs sont cités, des 75 et 125 mm, semble-t-il peu vendus et donc, introuvables aujourd'hui.
Le Mercury I coutait 25 US$, soit environ 1500 US$ aujourd'hui !
Capitalisant son produit, Univex lança en 1939, une seconde variante du Mercury, atteignant cette fois 1/1500 de seconde, surclassant même le Contax II !!!
L'objectif devint un 6 éléments, ouvrant à f:/2.
Son prix était cette fois de 65 US$. Peu furent construits, a priori moins de 3000...
Ils sont trés rares aujourd'hui.
Le défaut du Mercury était d'utiliser un film spécifique, fabriqué par un fournisseur étranger (Agfa-Gevaert, Belgique). Cela permettait certes de fournir des films court, permettant de produire 18 ou 36 poses, qui était le nombre courant de photos que l'on faisait à l'époque.
Mais quand la guerre éclata et que la Belgique se retrouva sous le joug Allemand, les Mercury se retrouvèrent sans film. Univex réagit trés vite et se mit à vendre des cartouches rechargeables à l'aide de film 35 mm du commerce. Cependant, les clients avaient été un peu échaudés, et étaient devenus plus rares. Il faut les comprendre !
Les contrats consentis par le gouvernement durant le conflit (6 millions de dollars), permirent à la firme de survivre et même de présenter un nouveau modèle, la guerre terminée.
Le modèle CX, aussi appelé Model II, fut lancé en 1945.
Très semblable au modèle I, mais légèrement plus gros, puisque utilisant enfin des cartouches standart 35 mm. L'objectif était un 35 mm f/2.7 ou f/3.5, traité. Il était vendu 65 US$ en 1945, et fut mal acceuilli par le public, en grande partie à cause du prix trois fois plus élevé que le premier modèle. Il pouvait recevoir les mêmes accessoires que le premier modèle, sauf le levier d'armement rapide. Remarquons l'incroyable système de "calcul" de l'exposition, placardé sur son dos. Il permettait de paramètrer l'heure, la saison, le type de photo, la météo, et, finalement, la sensibilité du film. Aprés tout cela, le couple vitesse/ouverture était affiché.... Autre temps !
Cependant, la firme ne survécut pas trés longtemps. L'acceuil mitigé du public pour le Mercury II était une raison, mais citons aussi les 2 millions de dollars investis dans le développement imparfait du Minute 16 et d'un phonographe automatique, ni l'un ni l'autre n'ayant été rentable !
C'est d'ailleurs amusant de voir que ce Minute 16 est aussi recherché aujourd'hui !
La société fut mise en faillite le 16 Avril 1952...
Les Mercury d'aujourd'hui fonctionnent, généralement, encore trés bien. L'obturateur est rarement en panne. A condition de bien changer la vitesse APRES avoir armé l'obturateur, comme sur beaucoup d'appareils anciens.
Seule, la mise au point peut s'avérer difficile (graisse séchée).
Quant à la carrosserie, l'aluminium massif a tendance à ternir un peu.
L'utilisation d'un polish léger, genre Mirror, permet de lui rendre un brillant étonnant.
Quant à la cuirette, elle est presque toujours intacte, brillante et non décollée...
En Europe, il est assez rare, quoique bien représenté sur les sites d'enchères.
Dans son pays d'origine, il faut compter prés de 30 $ de port par avion, pour le faire expédier des USA, à prendre en compte lors d'une enchère !
Caractéristiques de l'Univex Mercury | |
---|---|
Fabricant | Universal Camera Corp. USA |
Année de lancement | 1945(II), 1938(I) |
Film | 35mm exposé en 1/2 format (18x24mm) 65 vues. |
Mise au point | Helicoidale |
Viseur | Optique, type Gallilée |
Objectifs | Tricor F2.7 35mm(traité), F22 mini. Tricor F3.5 35mm(non traité), F22 mini. Autre : 75,125mm, trés rares |
Obturateur | Rotatif à disque métalliques sur le plan focal. T,B,1/20 - 1/1000sec synchro Flash |
Mise au point mini | 0.46 m (1.6 Feet) |
Dimensions/Poids | 145x95x60mm / 600g |
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